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Pourquoi une grève générale illimitée climatique?

Les changements climatiques annoncent un avenir peu reluisant, marqué par des tensions politiques liées à la sixième extinction de masse. Pendant que les décideurs.ses maintiennent le statu quo, nous étudions pour perpétuer un système courant à sa perte. Cela rend nos études absurdes. Pourquoi aller à l’école si c’est pour perpétuer l’ordre établi actuel? Face à ce non-sens, nous devons agir pour que notre formation contribue au bien commun. L’heure est à l’action afin d’inverser la direction vers laquelle la société s’en va.

 

Dans l’histoire du mouvement étudiant, il y a eu 10 grèves générales illimitées, dont huit ayant été victorieuses. Une des plus célèbres est celle de 2012 où le milieu étudiant avait débrayé pendant plusieurs mois pour s’opposer à la hausse des frais de scolarité. En bout de ligne, les frais de scolarité ont été indexés à l’inflation par le gouvernement Marois.

 

Depuis 2019, plusieurs associations étudiantes et même des écoles secondaires ont fait des grèves pour le climat. L’apogée de ce mouvement pour la justice climatique a été lors de la grève du 27 septembre 2019 où 500 000 personnes sont venues manifester dans la rue. Malgré la pandémie de la COVID-19, il y a eu quelques grèves climatiques en 2020, 2021 et 2022. Cependant, après tous ces débrayages, les gouvernements n’ont pas mis en place les mesures nécessaires pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Au Canada, le gouvernement continue à exploiter les sables bitumineux, à construire l’oléoduc Coastal Gaslink spoliant le territoire de Wet’suwet’en et construit des forages pétroliers à Terre-Neuve. Au Québec, il y a certes le Plan pour une économie verte qui est sorti, mais il est nettement insuffisant.

 

Bref, les grèves ponctuelles ayant eu lieu ces dernières années n’ont pas convaincu les gouvernements à mettre des politiques climatiques ambitieuses.

 

Il faut, par conséquent, passer par d’autres stratégies afin d’arriver à nos fins. La grève générale illimitée est un outil efficace s’il est bien utilisé. Effectivement, en paralysant un secteur très important et coûteux au Québec, soit l’éducation, elle oblige le gouvernement à réagir à leurs revendications et à prendre une décision. Face à un silence de cet adversaire ou à des réponses insatisfaisantes, les étudiant.es peuvent continuer à débrayer. 

 

De plus, lorsqu’il y a des milliers, voire des centaines de milliers d’étudiant.es qui sont en grève générale illimitée, cela crée un rapport de force contre leurs adversaires. Ces opposant.es ne peuvent plus ignorer les revendications étudiantes au risque de faire pâle figure devant leur public.

 

Le milieu étudiant a la capacité de débrayer dès que leur association vote pour. Les syndicats québécois ne peuvent partir en grève que lors des périodes de négociation de leur convention collective. À l’extérieur de ce moment, leur grève est illégale et ils risquent d’avoir de sérieuses pénalités. La population étudiante, ayant le droit de faire la grève dès que leurs droits sont bafoués, et ce, à n’importe quel moment, est une puissance mobilisatrice. Elle est capable de rallier des centaines de milliers de personnes à leur cause et de créer des mouvements de masse. Elle a le potentiel de rendre la grève non seulement étudiante, mais également populaire.

 

Effectivement, un mouvement de grande ampleur, perturbant le quotidien, attire l’attention des médias et de la population. Les revendications de ce mouvement suscitent des discussions et des débats polarisants, faisant ainsi bouger l’opinion publique. Ce genre de réflexion dans la société est saine et fait avancer les causes défendues. Une grève générale illimitée étudiante a donc des effets bénéfiques dans l’opinion publique et dans l’action politique.

 

Bref, en créant un mouvement de grève générale illimitée, cela paralyse un secteur important dans la société, crée un rapport de force, multiplie considérablement la politisation et la mobilisation des personnes aux études et peut potentiellement mobiliser la société civile. Il devient dès lors impossible pour le gouvernement d’ignorer les revendications étudiantes, puisqu’un tel comportement serait pris pour une déclaration de guerre.

Quand faire une grève générale illimitée (GGI)?

Tel qu’écrit précédemment, une grève générale illimitée est un bon moyen de pression si elle est bien utilisée. Ce type d’action est précédé d'autres moyens.

 

Historiquement, le milieu étudiant a fait des escalades des moyens de pression. Cela signifie que le mouvement revendicateur procède par des actions plus modérées avant d’arriver à une GGI. D’abord, la revendication orientant le but de la campagne est définie. Ensuite, il y a une pétition pour avoir l’appui populaire de la revendication. Suite à cela, le milieu étudiant lance un dialogue avec le gouvernement pour qu’il endosse ces revendications et lui lance un ultimatum. Il s’agit, en quelque sorte, de la date limite avant laquelle l’adversaire doit accepter les revendications et les appliquer. Si cette personne fait la sourde oreille, c’est là que le milieu étudiant fait une GGI. Ainsi, la population estudiantine est en grève, et ce, jusqu’à ce que leurs demandes soient acceptées.

 

Le tableau ci-dessous montre l’escalade des moyens de pression menée par les étudiant.es lors de la grève de 2012 contre la hausse des frais de scolarité.

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